Félix Guattari,
Silvia Maglioni, Graeme Thomson,
Isabelle Mangou,
Un amour d’UIQ
Scénario pour un film qui manque
« On se demande toujours s’il n’existerait pas de la vie ou de l’intelligence sur d’autres planètes, quelque part dans les étoiles… mais on ne se pose jamais de questions sur l’infiniment petit… peut-être que ça peut venir de ce côté-là, d’un univers encore plus petit que les atomes, les électrons, les quarks… »
S’il a très peu écrit sur le cinéma, Félix Guattari était cinéphile et s’intéressait aux enjeux politiques du cinéma populaire en tant que machine de subjectivation. Si bien qu’il désire passer à l’action, derrière la caméra, en s’essayant à la réalisation d’un film de science-fiction.
Guattari travaillera sur le scénario d’Un amour d’UIQ, initialement avec le cinéaste américain Robert Kramer, de 1980 à 1987 ; mais le film ne sera jamais tourné… Influencé à la fois par son travail clinique, son engagement dans la politique radicale, sa passion pour les bandes dessinées, les radios libres et les films de science-fiction, Un amour d’UIQ offre un prototype d’un cinéma populaire subversif. Un cinéma qui brouille les codes sémiotiques usagés, en construisant un champ d’affects impersonnels et trans-personnels, ainsi que des devenirs mineurs.
À travers le scénario de Guattari, et un important travail d’archive et critique, S. Maglioni, G. Thomson et I. Mangou donnent à voir le processus de création et tout le hors-champ des possibles de ce film qui n’a jamais vu le jour et interrogent la place de cette pièce, à la manière d’un puzzle, dans l’œuvre de Félix Guattari.