Michael Lucken,
L’universel étranger
Pourquoi peut-on étudier le Japon en particulier, mais pas l’étranger en général ? Avant tout parce que la conception que l’on se fait de l’universel reste largement monolingue et autocentrée. Liée à l’ignorance – ou au déni – du caractère nécessairement situé de l’étude des réalités étrangères, cette situation tend à reproduire les logiques de domination qui structurent le monde. Il en résulte un face-à-face délétère entre ceux qui n’appréhendent le réel qu’au prisme d’intérêts locaux et ceux qui, se revendiquant universalistes, partent du principe qu’il n’existe pas de frontières.
Pour rompre avec cet état de fait, Michael Lucken propose dans cet ouvrage une réflexion riche et engagée sur la xénologie, dont il expose les principaux jalons historiques et les différentes fonctions : la prédation, la critique, la généralisation et, à l’horizon, la métamorphose des individus et des sociétés. Il dessine ainsi les linéaments d’une forme renouvelée d’anthropologie, plus sensible à la variabilité des imaginaires collectifs. Et montre que c’est seulement lorsque les humains auront une expérience intime de la divergence des points de vue sur le monde que l’universel cessera de leur être étranger.
« L’universel étranger de Michael Lucken », Nicolas Voeltzel, Esprit, 03 avril 2024.
« Les trois crânes. « Race », « classe », « genre » », Ivan Segré, lundimatin, 27 février 2023.
« L'Universel etranger, avec Michael Lucken le 23 janvier 2023 », musée du quai Branly - Jacques Chirac, Maxime Martignon, 23 janvier 2023.