Cyril Lionel Robert James

C. L. R. James est né en 1901 à Trinidad et mort à Londres en 1989. Pionnier de la cause noire et du panafricanisme, il fut aussi l’un des principaux théoriciens d’un marxisme ouvert, démocratique et internationaliste. Parmi ses nombreux autres ouvrages, on peut citer A History of Pan-African Revolt (1938-1968). De son œuvre foisonnante n’ont été traduits en français que Les Jacobins noirs et Marins, renégats et autres parias : l’histoire d’Herman Melville et le monde dans lequel nous vivons (Éditions Ypsilon).

Pascal Sévérac

Pascal Sévérac est maître de conférences en philosophie à l’Université de Paris-Est Créteil et directeur de programme au Collège International de philosophie. Il a publié différents ouvrages sur Spinoza, dont Spinoza (avec Ariel Suhamy, éditions Ellipses),  Le Devenir actif chez Spinoza (Honoré Champion) et Spinoza. Union et désunion (Vrin).

Chantal Jaquet

Chantal Jaquet est professeure de philosophie à l’université Paris 1. Spécialiste de Spinoza et de Bacon, ses travaux portent sur les expressions de la puissance d’agir et les rapports corps/esprits. Elle a publié de nombreux livres, dont L’Unité du corps et de l’esprit. Affects, actions et passions chez Spinoza, Bacon et la promotion des savoirs, Philosophie de l’odorat et, récemment, Les Transclasses ou la non-reproduction.

Ariel Suhamy

Ariel Suhamy anime avec Chantal Jaquet et Pascal Sévérac un séminaire sur Spinoza à l’université de Paris I. Il a notamment publié Spinoza (Ellipses, 2011) ; Spinoza par les bêtes (avec Alia Daval, Ollendorff & Desseins, 2008) ; La communication du bien chez Spinoza (Classiques Garnier, 2010).

Marcus Rediker

Marcus Rediker est professeur d’histoire à l’université de Pittsburgh. Spécialiste de la piraterie et du monde de la mer, il est l’auteur de L’Hydre aux mille têtes (avec Peter Linebaugh, Editions Amsterdam, 2008), de Pirates de tous les pays (Libertalia, 2008) et d’A bord du négrier (Seuil, 2013).

Billy Budd, matelot

Billy Budd est sans doute un des textes littéraires les plus discutés et les plus commentés qui aient été écrits au XIXe siècle ; il a suscité, et suscite encore, des débats souvent passionnés, tant son interprétation est délicate, tant aussi il engage des problèmes fondamentaux de notre culture. Cette fable politique a pour figure centrale un matelot à la beauté éclatante, enrôlé de force sur un navire de la marine de guerre britannique à l’époque de la Révolution française, qui doit successivement faire face à la haine inexpiable que lui voue Claggart, le maître d’armes chargé de la police de l’équipage, et à la justice inflexible du commandant du navire, le capitaine Vere. Dans ce récit, traversé par un homo-érotisme évident, décrivant des relations de pouvoir saturées dans un univers exclusivement masculin, Melville met en scène avec le personnage de Billy Budd une Antigone moderne qui, dans l’adversité, est frappée de mutisme.
Cette nouvelle traduction de Billy Budd s’efforce de rester au plus près de la langue si singulière de Melville, de ne pas lui substituer la « belle » langue de la traduction, et de restituer pour le lecteur francophone ses aspérités et sa beauté baroque.
Ce volume contient également Les Encantadas ou Îles enchantées, et est suivi d’une postface inédite en français d’Eve Kosofski Sedgwick.

Bartleby

Après avoir décrit son cabinet d’homme de loi, lieu sinistre cerné par les grands murs sombres des immeubles avoisinants de Wall Street, et ses clercs, qui évoquent les personnages les plus comiques de Dickens, le narrateur de cette Histoire de Wall Street rapporte comment Bartleby, qu’il avait recruté comme copiste, refusa obstinément de répondre à tous les ordres et à toutes les demandes, sollicitations et supplications qui lui étaient adressés, leur opposant une même formule : « J’aimerais mieux pas » (I would prefer not to), entraînant par là le dérèglement de tout son univers. Les portraits cocasses et mordants dressés par Melville et l’évocation émouvante d’une figure christique aux prises avec le pharisaïsme de ses contemporains laissent ouverte la question du sens de ce récit : si la formule de Bartleby perturbe le narrateur et son petit monde, elle vient aussi troubler les interprétations du texte que le lecteur pourrait se risquer à avancer. C’est sans doute l’une des raisons de la fascination que n’a pas cessé d’exercer Bartleby sur ses lecteurs.

Ce volume contient également des traductions inédites de L’Homme au paratonnerre, La Véranda, Le Clocher, ainsi que « Descriptions d’un combat », une lecture de Bartleby proposée par Mathieu Lindon.

Catherine Deschamps

Catherine Deschamps est socio-anthropologue et travaille depuis une quinzaine d’années sur les risques VIH. Elle est l’auteure de Le Miroir bisexuel. Socio-anthropologie de l’invisible (Balland, 2002) et de Le Sexe et l’argent des trottoirs (Hachette Littératures, 2006). Elle enseigne également la sociologie urbaine.

Jonathan Israel

Jonathan Irvine Israel est professeur d’histoire à l’Institute for Advanced Study de Princeton (School of Historical Studies). Il est notamment l’auteur de The Dutch Republic: Its Rise, Greatness, and Fall, 1477-1806 (Oxford, Oxford University Press, 1995) et de Diasporas Within a Diaspora: Jews, Crypto-Jews, and the World of Maritime Empires, 1540-1740 (Leyde, Brill Academic Publishers, 2002). Il a dirigé l’ouvrage collectif The Anglo-Dutch Moment: Essays on the Glorious Revolution and its World Impact (Cambridge, Cambridge University Press, 2003). Le prix Leo Gershoy de l’American Historical Association, qui récompense chaque année un ouvrage majeur d’histoire de l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, lui a été décerné en 2001 pour Les Lumières radicales.

Bourdieu/Rancière

Dans ce livre, Charlotte Nordmann propose non seulement un exposé systématique et didactique de la sociologie de la « dépossession politique » élaborée par Pierre Bourdieu – dont elle souligne à la fois les aspects les plus convaincants et les faiblesses –, mais surtout confronte celle-ci à la critique radicale que lui a fait subir Jacques Rancière. Deux conceptions de la politique se trouvent ainsi opposées : la première insiste sur les mécanismes de la monopolisation et de la dépossession intellectuelles et politiques, et semble à première vue drastiquement limiter les possibilités concrètes d’émancipation ; la seconde, dans un geste que l’on pourrait dire pragmatiste, pose qu’une politique d’émancipation authentique doit partir du postulat de l’égalité et de ses effets, et que la considération des déterminismes sociaux ne peut que nous enfermer dans le cercle de la domination et de l’impuissance. La théorie sociologique de la politique est-elle condamnée à ignorer ce qui dans l’espace social interrompt la reproduction indéfinie de la domination ? La position de Rancière n’est-elle pas marquée du sceau de l’idéalisme ? Ne peut-on penser ensemble l’autonomie et l’hétéronomie radicales de la politique ? Le pari à l’origine de ce livre est que la confrontation des travaux de Pierre Bourdieu et de Jacques Rancière, en révélant leurs points forts et leurs points aveugles, permet d’éclairer les voies d’une politique démocratique radicale pour notre temps.

Jacques Rancière

Jacques Rancière est professeur de philosophie à l’université Paris VIII. Il est notamment l’auteur de La Nuit des prolétaires, Le Philosophe et ses pauvres, Le Maître ignorant, Aux bords du politique, Les Noms de l’histoire, La Mésentente, Arrêt sur histoire, Le Partage du sensible, Malaise dans l’esthétique, La Haine de la démocratie, Politique de la littérature et Le Spectateur émancipé.