La volonté d’Éditions Amsterdam de proposer un programme fort et exigeant en sciences humaines, avec notamment un accent sur la traduction, reste intacte. Pour l’année 2013, nous avons entre autres édité le livre d’Yves Cohen, Le Siècle des chefs, qui a déjà remporté un grand succès d’estime dans le milieu universitaire, Dans le blanc des yeux de Maxime Cervulle, qui ouvre le champ encore inconnu en France des White Studies, La Réification du désir, de Kevin Floyd, qui réconcilie théorie queer et marxisme, ou encore La Marche pour l’égalité et contre le racisme d’Abdellali Hajjat, enquête historique et sociologique rigoureuse et dynamique autour de la Marche de 1983, qui a été dans tous les journaux !
Cette volonté, pourtant, se heurte à des difficultés financières récurrentes, qui peuvent parfois entamer notre plaisir à travailler et nous empêcher de mener un certain nombre de tâches qui restent en suspens ou sont mal faites (par exemple, respectivement, tenir une réflexion sur le livre numérique, faire des plans presse solides…) ou d’investir dans du matériel et des logiciels qui pourraient nous permettre de mieux faire notre travail.
Voici quelques éléments d’explication sur ces crises que nous rencontrons régulièrement.
Nos problèmes sont principalement des problèmes de trésorerie. Sur l’année, nos sorties d’argent sont égales à nos entrées. Le souci, c’est que nous n’avons pas de matelas de trésorerie. Autrement dit, nous jonglons toujours avec les délais de paiement pour ne pas être à découvert.
Nos sorties d’argent ont été réduites au minimum : un petit loyer, deux smic, un imprimeur pas trop cher, et plus globalement des économies de bouts de chandelle. Mais les librairies indépendantes, qui sont nos alliées dans la chaîne du livre parce qu’elles peuvent nous promouvoir et mettre en avant nos livres, vivent aussi une sale période. Moins de librairies, moins de libraires spécialisés en sciences humaines… Tout ceci a aussi un impact sur nous. Les traductions de nos livres par des éditeurs étrangers sont globalement en baisse aussi, très probablement parce que la situation de l’édition indépendante à l’étranger ne va pas non plus en s’arrangeant. Nous faisons systématiquement appel au Centre National du Livre pour aider au financement de nos traductions, mais ces subventions au projet − qui sont par ailleurs les seules subventions que nous touchons − ne couvrent qu’une partie des coûts. Chaque traduction, presque sans exception, est une parution que nous faisons à perte et qu’il faut compenser par ailleurs.
Autrement dit, nous ne faisons pas de bénéfices et nous avons peu de raisons d’espérer une amélioration de la situation (augmentation des salaires, embauches) dans les mois et années à venir. Mais en jouant sur une amélioration de notre trésorerie, nous espérons au moins pouvoir être plus tranquilles d’esprit.
Si nous en appelons à la solidarité de nos lectrices et lecteurs, c’est que nous vous savons attachés à l’avenir d’Éditions Amsterdam et plus largement à l’avenir de l’édition indépendante. Avec quelques milliers d’euros en plus sur notre compte, nous pourrions travailler de manière bien plus sereine et ne pas nous poser trop régulièrement la question de notre survie.
Vous pouvez nous aider: continuez à offrir nos livres, à vous offrir nos livres, et à diffuser les informations concernant la maison et ses parutions, c’est important. Vous pouvez aussi nous faire connaître davantage auprès des libraires (ne serait-ce qu’en commandant nos livres chez eux et pas sur Amazon) ou des bibliothèques (en suggérant l’achat de tel ou tel livre pour leur fonds). Enfin, si vous en avez les moyens et l’envie, vous pouvez nous soutenir en nous envoyant un chèque de soutien, ou en nous faisant parvenir toute information sur des aides qui pourraient concerner notre activité et qui auraient pu nous échapper.
L’équipe d’Éditions Amsterdam
Adresse mail : amsterdam[at]editionsamsterdam.fr
Adresse postale : Éditions Amsterdam, BP 80130, 75523 Paris cedex 11