Florent Gabarron-Garcia,
L’Héritage politique de la psychanalyse
Pour une clinique du réel
« Il faut admettre que les formations libidinales réactionnaires peuvent parfaitement coexister avec les formations libidinales révolutionnaires, et réciproquement. »
La psychanalyse n’a pas toujours été l’école de la résignation qu’elle est devenue. Sa mue conservatrice, qui conduit soignants et patients à se focaliser sur les maux privés des individus, n’avait rien d’inéluctable. Elle résulte en effet d’une double limitation : de l’inconscient au refoulé, et du refoulé à l’Œdipe. Pour que la psychanalyse cesse d’être un outil de reproduction de l’ordre social et redevienne une école d’espoir, il faut donc la désœdipianiser, la recentrer sur le réel – c’est-à-dire, bien souvent, sur le politique.
Restituant les débats passionnants qui ont contribué à cette opération de recentrage, Florent Gabarron-Garcia propose dans cet ouvrage une critique en règle du psychanalysme, cette orthodoxie qui, assimilant toute forme de pensée critique à un discours « hystérique », aboutit inéluctablement à sa pathologisation. Il montre au contraire comment une attention soutenue au lien inextricable qui unit les histoires personnes et la grande Histoire peut rendre à la clinique sa portée subversive, et transformer le sentiment de fatalité en désir de révolution.
Une première édition est parue en 2018 aux éditions La Lenteur.