Couverture Polluer, c'est coloniser. Motif blanc, orange et brun foncé, représentant des petits morceaux de plastique.

Max Liboiron,

Polluer, c’est coloniser

« Les structures qui rendent possibles la distribution mondiale des plastiques et leur complète intégration dans les écosystèmes et le quotidien des humains reposent sur une relation coloniale au territoire – c’est-à-dire sur le présupposé que les colons et les projets coloniaux ont accès aux terres autochtones pour mener à bien leurs visées d’occupation et de colonisation. »

Salué comme incontournable dès sa parution en anglais, Polluer, c’est coloniser est d’abord un livre de méthode, qui cherche à définir une éthique, une manière collective d’être au monde. Au fil d’une enquête sur l’histoire, la conception et la réglementation de la pollution engendrée par les plastiques, il montre que cette dernière n’est pas une expression ou un effet du colonialisme mais la mise en œuvre de rapports coloniaux à la terre, rapports que peuvent involontairement reproduire des militant·es et des scientifiques animé·es des meilleures intentions.
Mais, éthique ne voulant pas dire leçon de morale, l’ouvrage rejette les jugements expéditifs et les idées toutes faites. La clé réside dans l’attention aux lieux : parce qu’une méthode est toujours située, inscrite dans des relations particulières à des territoires, elle est investie d’une responsabilité particulière vis-à-vis d’eux. S’appuyant sur un travail mené à Terre-Neuve-et-Labrador, Max Liboiron propose de bâtir une science anticoloniale, avec le double souci d’échapper aux cadres de pensée uniformisants et de livrer des enseignements dont d’autres, ailleurs, pourront s’emparer.

Traduction : Valentine Leÿs,
Couverture © Victoria Denys
Préface : Isabelle Stengers, Alexis Zimmer,