Emmanuel Burdeau, Nicolas Vieillescazes,
The Wire
Reconstitution collective
Diffusée sur la chaîne HBO entre 2002 et 2008, The Wire (Sur Écoute en français) est l’une des plus fascinantes et des plus originales séries de l’histoire de la télévision. Elle commence comme n’importe quelle série policière : une unité spéciale est créée pour démanteler un réseau de trafiquants de drogue. Mais l’opposition entre policiers et dealers s’efface bientôt, le spectateur s’apercevant que l’intrigue n’est qu’un prétexte pour montrer un espace et une population d’ordinaire invisibles à l’écran. Espaces et personnages s’agencent peu à peu pour produire une image globale de la ville de Baltimore et révéler des rapports d’interdépendance insoupçonnés (sur un mode qui peut rappeler Zola, et surtout Balzac). En outre, fait inédit à la télévision, The Wire s’articule sur un système de personnages à géométrie variable, qui se passe de héros individuel.
Que ce soit sur un plan spatial ou narratif, la série privilégie donc les structures et agencements collectifs au détriment des individus. Elle porte un regard à la fois englobant et singularisé sur la société néolibérale, pose la question de l’action individuelle et collective dans un monde marqué par un dégré extrême de stratification sociale et tente de repolitiser l’espace privatisé, aseptisé et standardisé de la télévision.
Ce livre est le premier ouvrage français consacré à The Wire. Composé d’autant de textes que la série a eu de saisons – cinq, plus un bonus -, il étudie celle-ci dans sa progression, afin de ne pas faire de distinction artificielle entre la « forme » et le « fond », entre son esthétique et ses thématiques sociales. Il fonctionne ainsi sur deux niveaux, à la fois comme une introduction et comme une théorisation plurielle de la série.
Collectif composé de : Emmanuel Burdeau, Grégoire Chamayou, Philippe Mangeot , Mathie Mathieu Potte-Bonnevi
Ouvrage édité en coédition avec Caprici